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187: code meurtre

TITRE: 187, code meurtre

REALISATEUR: Kevin Reynolds

ACTEURS PRINCIPAUX: Samuel L. Jackson, Clifton Collins Jr.

GENRE: drame

ORIGINE: américain

ANNEE: 1997

DUREE: 1h55

 

187, ces chiffres n’ont pas l’étoffe d’un titre. Ils ne forment qu’un nombre. Du moins est-ce là ce qu’on pensera tant qu’on ne saura pas la signification de cette suite de chiffres. One-Eight-Seven correspond à un homicide avec préméditation dans le Code Pénal californien. L’esprit du film tient tout entier dans ces trois caractères.

 

Trevor, ancien professeur à Brooklyn est amené à remplacer un enseignant dans un lycée plus que difficile. Il ignore alors que c’est une descente en enfer qui l’attend dans la salle de classe 86.

 

Tout est mis en œuvre pour nous faire ressentir la tension qui règne en ces lieux. Le réalisateur joue avec les couleurs pour amplifier les émotions. Ainsi dans le lycée à Brooklyn, lorsque Trevor découvre qu’il est en danger, l’image est recouverte d’un voile bleuté qui accentue cette impression qu’une menace inévitable plane sur le héro. Une fois dans le nouveau lycée, c’est une palette d’orange qui va symboliser l’atmosphère pesante et la tension qui s’installe entre les étudiants et ce professeur. Une tension aussi suffocante que le soleil tapant du désert.

 

Les décors aussi ont été pensés pour nous oppresser : les scènes se déroulent dans des lieux clos ou des espaces grillagés ne laissant aucune échappatoire. Par exemple, les espaces ouverts du lycée sont très similaires aux promenades des prisons américaines, avec de hauts grillages, un peu de verdure et beaucoup de béton. A cela s’ajoute les costumes des figurants masculins qui s’apparentent pour la plupart aux habits de détenus et de membres de gangs.

 

Cette ambiance semble marquer l’entrée dans un territoire déserté par l’espérance.

 

Le début du film fait penser à Esprits rebelles, sorti en 1995, à Ecrire pour exister, produit en 2006 ou encore à Coach Carter, diffusé en 2004 et dans lequel Samuel L. Jackson incarne aussi le personnage principal. Ces films ont tous en commun un enseignant débarquant dans un lycée défavorisé avec la ferme intention de sortir les étudiants de leur galère, malgré des relations difficiles. C’est cette voie qu’emprunte 187 avant d’effectuer un virage radical.

 

Tout change lorsque Trevor rencontre Cesar, un caïd de la zone. La confrontation se révèle inévitable et entraîne un duel sans merci. Un combat qui permettra à Samuel L. Jackson de prouver une nouvelle fois qu’il a du talent. Les autres acteurs principaux ne sont pas non plus en reste. Il faudra hélas attendre la fin du film pour que l’interprète de Cesar révèle tout son potentiel de comédien.

 

Le seul détail que je regrette est que les acteurs sensés incarner des lycéens ont clairement dix ans de trop. Pour preuve l’acteur jouant Cesar avait vingt-sept ans au moment du tournage. Mais je conçois qu’il puisse être plus pratique de travailler avec des acteurs plus mûrs pour un sujet aussi délicat.

 

Et pour cause, ce film traite deux thèmes virulents aux Etats-Unis. Le premier étant les inégalités sociales entre ceux suffisamment aisés pour accéder à des études de qualité et les autres, coincés dans des quartiers dépourvus de moyens et condamnés à un échec scolaire quasi inévitable.

 

Ce thème de 187 est d’autant plus brûlant que le film fut tourné il y a de cela quinze ans et hélas la situation ne semble pas s’être réellement améliorée depuis lors.

 

Le second concerne la violence dans les établissements du pays. Un sujet qui est toujours d’actualité avec la tuerie de l’université d’Oakland début avril 2012.

 

Un film à voir. Vous n’en ressortirez pas indifférent.

 

Pierre

 


par _Caprice_



06/04/2012
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