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1520: par le sang du glaive

TITRE: 1520, par le sang du glaive

REALISATEUR: Simon Aeby

ACTEURS PRINCIPAUX: Nikolaj Coster-Waldau, Julie Cox, John Shrapnel, Peter McDonald

GENRE: drame

ORIGINE: anglais, autrichien, suisse, luxembourgeois, hongrois, allemand

ANNEE: 2005

DUREE: 1h44

 

Début du XVIème siècle, deux frères d’infortune grandissent ensemble dans un monastère jusqu’au jour où ils sont séparés. L’un deviendra ecclésiastique, l’autre militaire. Ils se retrouvent quinze années après leur séparation. Martin, devenu capitaine dans l’armée de l’Empereur renonce aux armes après une cuisante défaite et devient bourreau de la ville où son ancien ami officie en tant que tête du monastère. Leur amitié est mise à rude épreuve par les événements qui troublent la région : des hérétiques défient l’autorité de l’Eglise catholique qui fait appel à l’inquisition. Chacun choisira son camp dans ce drame engendré par la folie religieuse.

 

C’est là un sujet dont on peut attendre beaucoup. C’est tout d’abord l’opportunité de faire un voyage dans le temps et découvrir la vie à cette époque. De ce côté-là, le film est à la hauteur avec des décors qui vous transporteront cinq cents ans en arrière. Avec par exemple les (courts mais beaux) plans extérieurs des remparts de la ville où encore la maison de Margaretha, qui fut pensée dans les moindres détails.

 

Les heures sombres de l’Eglise sont aussi un thème brûlant qui amène à jongler avec nombre d’émotions intenses, telles la foi, la haine, le courage, la cruauté, l’amour, la folie et le désespoir. Des émotions qu’on s’attend à vivre au travers du jeu des comédiens. Hélas la réalisation bafouille de ce côté-là. Les acteurs sont certes corrects ; malgré des premières scènes hésitantes marquées par des jeux très moyennement convaincants, ils s’améliorent au fur et à mesure que l’histoire se développe. Mais je reproche au film de ne pas s’être entièrement approprié l’histoire. Le déroulement est parfois mécanique et c’est peut-être là ce qui rend impossible de grandes émotions. Cela est illustré par des dialogues essentiels récités sans conviction.

 

De plus, le film met du temps à aborder le cœur de l’histoire. Ce n’est qu’au bout d’une quarantaine de minute qu’il devient clair qu’il s’agit de l’inquisition et de ses horreurs. C’est dommage. D’autant plus que le film dure cent quatre minutes.

 

Il ne faut pas non plus oublier les effets spéciaux en latex qui sont criants d’irréalisme en comparaison avec tous les efforts faits pour les décors et costumes. Certes un tel scénario n’a pas besoin de reposer sur des effets spéciaux irréprochables mais je trouve dommage que ce soit là le petit détail qui jure avec le reste et entache l’histoire.

 

C’est durant la seconde moitié de film que 1520 : par le sang du glaive prend de l’intérêt. On se rapproche du vif du sujet mais le choix de montrer l’inquisition à une petite échelle empêche de révéler l’ampleur réelle de cette organisation religieuse; tout se passe dans un petit bourg et cinq personnes « seulement » sont victimes de ce groupe de fanatiques.

 

Je m’interroge aussi sur le sens du titre : « par le sang du glaive ». Le film a lieu au XVIème siècle et le glaive n’était plus d’usage alors, on n’en voit d’ailleurs aucun au cours du film. Donc quelle est la symbolique de ce glaive qui m’échappe ? Est-ce l’épée du bourreau qu’ils appellent ainsi car elle n’a rien d’un glaive à mes yeux. C’est pourtant là la théorie qui me semble la plus plausible, d’autant plus que le titre original est « Shadow of the sword, the legend of the headman », soit « l’ombre de l’épée, la légende du bourreau ». Donc le bourreau serait la pièce maitresse de l’intrigue ? Je trouve cela incorrect. Certes il occupe un des rôles principaux mais il n’est que le personnage qui permet de tisser la toile de fond. Des choses m’échappent sans doute.

 

1520 : le sang du glaive n’est pas à la hauteur de ses ambitions mais se laisse toutefois regarder, afin d’imaginer ce que l’histoire aurait pu être s’il y avait eu plus d’intensité.

 

Pierre

 


par FIP_films



14/04/2012
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