un Soir un Film

TITRE: Alien, la résurrection

REALISATEUR: Jean-Pierre Jeunet

ACTEURS PRINCIPAUX: Sigourney Weaver, Wynona Ryder, Ron Perlman, dominique Pinon

GENRE: science-fiction

ORIGINE: américain

ANNEE: 1997

DUREE: 1h44

Alien 4. Voici un film qui défie la logique. Le lieutenant Ripley était mort dans le précédent volet tout comme le dernier alien. Que peut-il se passer maintenant ? Heureusement que la science-fiction existe pour servir d’excuse à des scénaristes hollywoodiens en manque de blockbusters. On peut flairer leur savoir-faire rien qu’au titre : Alien, la résurrection. Et oui, Ellen et la reine alien furent dissoutes dans de la lave en fusion mais qu’à cela ne tienne, il en faudra plus pour venir à bout de cette héroïne (mais quoi alors ?). Et après tout, l’histoire se passe dans le futur, là où tout est possible ! S’il faut donner encore plus de crédibilité à cette théorie, laissons s’écouler deux siècles pour montrer qu’ils ont galéré à la ressusciter.

La fin du 3 était un vrai cul de sac d’un point de vue scénaristique pour le film suivant. Mais les auteurs ont trouvé une parade : la résurrection ! De qui, de quoi, demanderez-vous, est-ce l’alien ou Ellen Ripley qui revient? Point de demi-mesure ici puisque les deux sont de retour.

C’est là selon moi toute la faiblesse de ce film : un scénario qui nous sort une excuse bidon : cloner Ripley pour ramener les deux à la vie, pour refaire un dernier tour de péripéties que nous avons déjà regardé trois fois sans sourciller.

Toutefois ne vous méprenez pas, le film n’est pas mauvais, loin de là. Il redore même le blason de la licence après un troisième opus peu convaincant. La stratégie de ce film est fondée sur des effets spéciaux au sommet de ce qui s’est fait dans la série, le charisme de ses personnages, une nouvelle façon de mettre en scène la peur d’être la proie d’un alien plus intelligent que jamais et pour conclure, une réflexion plus explicite sur la bioéthique et notre société !

Le temps a fait son œuvre et les effets spéciaux se sont améliorer. Cela se ressent dans l’esthétique des vaisseaux et les plans de ces derniers dans l’espace mais surtout à la vue des costumes d’alien qui paraissent plus maniables. Le monstre est terrifiant surtout lorsqu’il rugit. On notera aussi le nombre de détails animés sur le visage d’un nouvel alien et la perfection de son animation. Ce film contient probablement la mort d’alien la mieux réalisée de toute la série mais je n’en dirai pas plus afin de conserver le suspense. Un dernier petit effet qui m’a plu est la technique du général pour se préparer un whisky. Pour ce qui est des décors, il s’agit toujours de ce futur sur le déclin où tout commence à rouiller.

En ce qui concerne les acteurs, rien à redire : ils apportent tous une touche personnelle à leur personnage qui les rend charismatiques. Je retiendrai notamment Ron Perlman qui joue une paire de gros bras à l’humour plus que particulier.

Le réalisateur a réussi à capturer la panique humaine à plusieurs reprises au long du film. L’évacuation d’urgence du vaisseau en est la preuve. A cette scène s’ajoute une nouvelle façon de créer la peur lors du passage aquatique ou des aliens pourchassent les survivants à travers une cuisine sous l’eau. Cela donne un nouveau visage à la traque.

Le film aborde la question de bioéthique de manière plus franche que les précédents. En effet, Ripley est un clone et se pose donc la question de l’identité et du pourquoi de son existence. Cela est mis en exergue lorsqu’elle trouve d’autres prototypes de clone de l’Ellen Ripley originelle. C’est aussi dans ce film que l’on réalise réellement l’ampleur monstrueuse des projets de se servir de l’alien pour développer une arme. Projet qui est au cœur de l’intrigue depuis le début de la série.

Au final on obtient un film plus sombre que les autres et plus captivant que le troisième.

Un bon film Alien que je vous conseille grandement pour pardonner la déception qu’a causé le troisième volet.

Pierre

 
par Eklecty-City